Se faire ghoster : pourquoi ? Comment réagir ?

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Selon une étude menée de 2018, 25 % participants avouent avoir déjà choisi l’option « faire le mort » pour mette un terme à une relation. Disparaître sans laisser de trace : ghoster is the new « parti acheter des clopes». Pourquoi ghoster quelqu’un, et comment gérer une rupture amoureuse aussi violente ? Est-ce l’apanage des blaireaux égoïstes ? Ou peut-il y avoir de bonnes raisons de se volatiliser sans un mot ? 

Comment savoir si on s’est fait ghoster ?

Soyons claires de suite, se faire ghoster n’a rien à voir avec un tour de potier et Patrick Swayze torse nu. C’est bien dommage, on est d’accord, mais c’est la vie ma pauv’Lucette ! 

Si le terme est récent (milieu des années 2010), la pratique, elle, est vieille comme le monde. Pour la philosophe, ghoster est « un nouveau nom pour une vieille lâcheté ». 

Disparaître des radars, faire le mort, laisser l’autre en vu sur tous les modes de communication (sauf avec les signaux de fumée, parce que c’est plus compliqué). Un jour il (ou elle) est là, le lendemain la place dans votre vie est libre. Sans un mot, bien sûr, sans explication, sans crier gare même. Silence radio. « Il ne me donne plus de nouvelles ». Si vous vous entendez prononcer cette phrase, c’est que vous êtes dans le gros du sujet. 

Pourquoi ghoster quelqu’un ?

Se faire ghoster

Bien sûr, vous vous en doutez, il n’existe pas de manuel du parfait petit ghoster. Il y a sans doute autant de raisons de faire le mort qu’il n’existe d’individus. Mais plusieurs schémas ont tendance à émerger quand on parle de ghoster quelqu’un.

Sur la première marche du podium, on trouve le (ou la, c’est toujours pareil) gros égoïste, qui ne prend pas la peine de gérer une rupture amoureuse. Celui qu’on appelle communément de tous les noms d’oiseaux pendant nos soirées post rupture entre potes. Ce type de personne ne s’embête pas avec des trucs vintage comme l’empathie ou le respect des autres. Il ou elle en a ras le bol, prend ses cliques, ses claques et ciao bonsoir. On peut trouver un mot sur la table, ou recevoir un SMS laconique, mais ensuite plus rien. L’autre se retrouve solo avec ses questions. Ghoster quelqu’un de cette façon, c’est un moyen d’éviter de rendre des comptes. Pas besoin de se justifier, ni de consoler, et encore moins d’assumer. 

Les raisons valables de ghoster quelqu’un

ghoster quelqu'un

Je ne vais pas me faire l’avocat du diable, mais en y réfléchissant bien, il peut y avoir de bonnes raisons de ghoster quelqu’un. Enfin, une bonne raison, et une qui peut se comprendre.

Imaginons deux personnes sur un site ou une appli de rencontre. Ça discute, ça flirte peut être, ça échange, et d’un coup : « On parlait depuis quelques jours et d’un coup, il ne me donne plus de nouvelles ! »… Le revers de la médaille avec les applis de rencontre, c’est que le marché du célibat ressemble plus à un hypermarché qu’à une petite épicerie locale. Le choix est (trop) vaste, et si le courant ne passe pas ultra bien dès le début, certaines personnes ne prennent pas la peine d’aller chercher plus loin. Le ghosting, c’est la nouvelle façon de ne pas rappeler après un premier rencard. Ce qui peut se comprendre. Doit-on autant d’explications à une personne avec qui on chatte depuis quelques jours qu’avec une personne avec qui on a noué une vraie relation ? Quand le courant ne passe pas, si on s’aperçoit que ça ne va pas matcher, ce n’est pas toujours évident de trouver les mots pour le dire. On peut aussi avoir rencontré quelqu’un et ne pas vouloir jouer sur deux tableaux ? Ce qui serait tout à votre honneur, évidemment. Mais ne dispense pas du minimum de politesse, on est d’accord. Quand on en est au stade de la découverte, on ne parle pas encore de gérer une rupture amoureuse, on est d’accord ? 

J’en arrive au cas particulier de la sécurité. Plusieurs femmes interrogées ont admis que ghoster un homme était parfois la seule solution pour se sentir en sécurité. Quand elles tombent sur quelqu’un d’assez entreprenant, mais qui ne leur plaît pas, faire le mort, ou la morte en l’occurrence, c’est l’option sécuritaire. Parce que pour certaines personnes, « Non » n’est pas une réponse acceptable. S’ensuivent insultes, menaces, harcèlement, j’en passe et des meilleures. 

Un ghoster peut-il revenir ? 

Ça, c’est la question que se posent les personnes abandonnées, pleines d’espoir… Un ghoster peut-il revenir : honnêtement non. Et on ne vous la souhaite pas ! Que pourriez-vous attendre de quelqu’un qui a préféré faire le mort plutôt que de s’expliquer ? 

La souffrance causée par ce type de fin de relation est tout à fait normale. Et plus la relation était avancée, plus la souffrance sera grande. Bien sûr dans un monde idéal, il faudrait tourner la page, relever le menton, bomber le torse et passer à la suite de sa vie. 

Mais dans la vraie vie, il en est tout autrement. On souffre, on pleure, on rage, on veut des réponses, quitte à envoyer des dizaines de messages sur tous les réseaux possibles et imaginables. Pourquoi il ne me donne plus de nouvelles ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? 

Si se remettre en question est une bonne chose pour faire avancer une relation, il n’y a rien à sauver dans ce cas-là. À part votre dignité, et votre confiance en vous. Alors la chose à faire, c’est de supprimer le fantôme de vos contacts. Purement et simplement. Et si vous vous sentez submergée par vos sentiments, écrivez-lui ! Une longue lettre où vous jetez tout ce que vous avez sur le cœur. Et ensuite, au lieu de l’envoyer, vous la brûlez. Vous vous sentirez soulagée, promis ! 

Se faire ghoster : et après ?

ghoster relations

Se faire ghoster peut être une expérience traumatisante. Pour éviter de devenir maniaque du contrôle et angoissée dans vos prochaines relations, consulter peut être un bon moyen de gérer une rupture amoureuse aussi brutale. Pas pour trouver ce qui cloche chez vous (parce que vous aurez compris que ghoster quelqu’un en dit plus long sur le fantôme que sur la victime), mais pour pouvoir tourner la page et avancer. 

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