Rappeuse française : les 6 qui nous inspirent

Milieu largement représenté par les hommes, le rap n’a longtemps concédé aux femmes qu’un rôle de choriste. Mais ça, c’était avant ! La rappeuse française s’impose depuis la fin des années 90. Exit les bimbos dénudées du rap US, le rap féministe est dans la place ! De la lutte contre le racisme aux dénonciations des inégalités, zoom sur 6 artistes engagées qui n’ont pas volé leur place sur le devant de la scène !

Diam’s la rappeuse française qui a ouvert la voie

Est-il encore utile de présenter celle qui n’était ni une blonde platine ni une bombe latine ? Première femme à remporter les Victoires de la Musique du meilleur album de rap, elle a été l’icône de toute une génération. Avec son look de garçon manqué, la plus célèbre rappeuse française a brisé les codes masculins qui régnaient sur le rap tout en revendiquant sa féminité. À travers ses textes engagés dans la lutte contre le racisme, les inégalités et les mouvements d’extrême droite (dont son fameux titre « Marine »), elle a conquis une jeunesse qui a vu en elle le messager de sa détresse. La fin de sa carrière est marquée par la sortie de son album « SOS » dans lequel elle se confie sur la dépression qui la ronge, contrepartie invisible et douloureuse de son succès. Aujourd’hui mariée et mère de famille, la « Jeune demoiselle » a récemment écrit son autobiographie. 

Casey, rappeuse française et comédienne

La participation de la rappeuse française Casey au collectif Asocial Club a été saluée par l’ensemble de la critique, dont les Inrockuptibles. Aussi investie dans ses textes que dans la vie de la cité, elle manie le verbe avec audace pour dénoncer les violences policières et le passé colonial et esclavagiste de la France. 

Elle s’est également distinguée par son rôle dans « Timon d’Athènes Shakespeare and Slam », une adaptation mêlant la diction théâtrale, le rap et le slam. On la retrouve également à la création (avec Virginie Despentes) du spectacle « Viril » au Festival Les Émancipées des Scènes du Golfe. Féminisme, lutte contre le racisme, homophobie et transphobie y sont abordés par ces artistes engagées. 

Keny Arkana, rappeuse française et révoltée

L’interprète de « Désobéissance civile » ou encore « Terre mère n’est pas à vendre » est une rappeuse française et une militante altermondialiste membre du collectif la Rage du Peuple. À travers ses textes engagés et antisystèmes, la rappeuse marseillaise se fait la voix des opprimés. L’artiste a réussi le pari de ne pas céder aux sirènes de l’industrie musicale, et ne laisse pas la sortie de ses albums prendre le pas sur sa vie. Grande voyageuse, elle prend le temps nécessaire pour peaufiner ses textes afin de livrer à ses fans des contenus toujours plus percutants et engagés. 

Chilla, rappeuse française #metoo

L’interprète de « #Balancetonporc » a été initialement repéré par Biglo et Oli. Dans la lignée du mouvement #metoo, elle propose un rap féministe et fait partie de ces artistes engagées qui font bouger les choses avec leur voix. Aucune problématique n’échappe à l’écriture incisive de la rappeuse française : culture du viol, inégalités de genre, patriarcat, etc. Mais son engagement ne se limite pas à cette seule cause puisqu’elle a participé au concert caritatif de la Fondation Abbé Pierre « Abbé Road ». 

Sally, rappeuse française ultra-sensible

Marion de son prénom civil, Sally se distingue par sa sensibilité accrue. Bipolaire, elle a dû interrompre ses études pour se faire hospitaliser et qu’un diagnostic soit enfin posé sur ses problèmes. L’interprète de « Quand je veux, je peux » a notamment fait la première partie d’Angèle lors de son Brol Tour. Elle s’est également distinguée par son clip « Shoot » avec Kanis, Chilla, Alicia., Joanna, Vicky R, composé uniquement de rappeuses françaises, qui se veut une ode à l’indépendance. 

Princess Aniès, rappeuse française engagée

Précurseur du rap féminin au même titre que Diam’s, Princess Aniès a fait partie du groupe « Les Spécialistes » et beaucoup la considéraient comme l’une des meilleures rappeuses françaises. Son album « Contes de faits », meilleure vente 2002 en indépendance, invite même Oxmo Puccino sur un de ses titres. Première rappeuse française à avoir animé une émission de radio, elle fait également partie des artistes engagées qui ne se contentent pas de dénoncer par leurs titres. Dans le documentaire qui accompagnait son album « Au carrefour de ma douleur », elle lilvre un journal de bord authentique de son expédition dans des camps de réfugiés au Tchad. Comme l’interprète de « La boulette », elle a quitté l’industrie musicale pour se consacrer à sa vie de famille, confiant à celles qu’elle a inspirées la suite de sa mission. 

 

Crédit photo couverture @L’Express

A découvrir

Don't Miss