C’est l’une des plus célèbres maisons de mode dans le monde entier. Son histoire fascine et subjugue et son style s’inscrit dans l’histoire de la mode comme une ligne indélébile constamment réinventée et revisitée. Quelle est l’histoire de la maison de couture Balenciaga ?
Comment la petite maison de couture espagnole « Eisa » est-elle devenue Balenciaga, un empire de la mode et l’une des plus grandes fiertés de la haute couture française ?
L’histoire de la Maison Balenciaga
Les débuts d’un prodige couturier : Cristobal Balenciaga
Bercé depuis son plus jeune âge dans le monde de la couture avec une mère couturière de métier, Cristobal Balenciaga crée sa maison de couture en 1917, en Espagne. Il l’appelle alors « Eisa », en hommage à sa maman. Très vite, son talent hors pair se fait remarquer et il devient le couturier de la famille royale espagnole. Il n’a pourtant que 19 ans à cette époque.
Mais alors qu’il est en pleine ascension dans son pays et qu’il a déjà ouvert deux autres succursales à Barcelone et Madrid, Cristobal Balenciaga décide de se réfugier en France pour fuir la guerre civile Espagnole. C’est à Paris qu’il élit domicile et qu’il fonde en 1937 la maison Balenciaga, telle qu’on la connaît aujourd’hui.
Un succès immédiat à son arrivée en France
Installé en plein cœur de Paris au numéro 10 de l’avenue Georges V, Balenciaga rayonne rapidement sur la capitale de la mode. En effet, dès la première collection présentée au public, le succès est au rendez-vous. Les Parisiennes sont subjuguées par ses somptueuses robes de soirée inspirées du style espagnol. Elles sont volumineuses et voluptueuses, mais avec des lignes structurées. C’est un savoir-faire nouveau, un style unique. Les collections sont stylistiquement opposées à ce que l’on voit déjà dans la Haute couture française.
Mais ce vent de fraicheur, cette nouveauté, c’est ce qui plaît et pousse les Parisiennes à trouver des produits Balenciaga.
Le créateur avait une manière bien à lui de travailler. Étant un couturier de métier, il ne dessinait pas de croquis mais travaillait directement les tissus pour dompter le mouvement qu’il souhaitait leur donner.
Pendant la guerre, Balenciaga fait partie des rares maisons à ne pas fermer. Bien qu’il n’ait plus assez de tissus pour créer, il en profite pour retravailler ses volumes et innover avec de nouvelles techniques de coupes.
Après la guerre, il récupère ses deux succursales et participe au Théâtre de la mode en 1945. Cette exposition itinérante de poupées mannequins habillées en haute couture est suivie par près de 100000 personnes. Le rayonnement est international, tout comme sa renommée.
De la haute couture au prêt-à porter : les influences du couturier
En 1947, il présente la ligne « Tonneau », qui sera suivie de près par l’arrivée hautement remarquée de la “veste Ballon” en 1953, puis celle de la “robe tunique” en 55 ou de la “robe sac” en 57. En 1958, une toute nouvelle coupe de robe voit le jour donnant une impulsion nouvelle aux silhouettes féminines. C’est la naissance de la “robe babydoll”, une coupe de robe encore très en vogue cette année.
Jusqu’aux années 60, Cristobal Balenciaga ponctue ses défilés et ses collections d’une touche avant-gardiste avec des textiles nouveaux et des créations très remarquées. Les célébrités de l’époque comme Grace Kelly ou Elisabeth Taylor sont ses plus belles ambassadrices et s’affichent régulièrement dans de magnifiques créations du couturier. Ce sont les heures de gloire de la Maison Balenciaga.
Mais en 1968, tout s’arrête, lorsque le designer décide de fermer sa maison de couture. En désaccord avec les nouvelles mœurs de la société, il aura préféré s’arrêter plutôt que de continuer dans un monde qu’il ne reconnaît plus.
Il s’éteindra peu de temps après sa retraite, en 1972, en Espagne, d’une crise cardiaque.
La seconde ère Balenciaga après la mort du couturier
Alors que le couturier est décédé, personne ne peut se résoudre à oublier Balenciaga. En 1986, la marque est alors relancée par ses neveux puis par un grand groupe pharmaceutique. Ce sont ensuite Josephus Thimister et Nicolas Ghesquière qui se succèderont comme directeurs artistiques pour continuer à faire vivre Balenciaga au fil des années. Dans un style épuré et minimaliste qui révèle tout de son élégance originelle, les deux créateurs réussissent le pari audacieux de moderniser la marque sans la dénaturer.
Puis en 2001, Balenciaga est rachetée par Gucci. C’est un nouvel essor pour la marque. Création d’un nouveau parfum, nouvelle égérie mondiale pour se redorer une image, nouveaux directeurs artistiques pour un nouveau souffle. De 2012 à 2015, Alexander Wang fait évoluer Balenciaga sans en perdre les codes.
Puis en 2016, la marque prend encore un nouveau tournant avec la sortie des chaussures Triple S. Cette fois, Balenciaga s’inscrit dans un style Haute couture fonctionnel. La maison réussit à attirer la jeunesse avec des codes streetwear chic.
Aujourd’hui encore, c’est l’une des marques de haute couture les plus recherchées par les beautistas du monde entier. Que ce soit en parfumerie, en maroquinerie ou en prêt-à-porter, Balenciaga est un incontournable des tendances actuelles. Et cela ne semble pas prêt de s’arrêter !
Balenciaga : le plus grand de tous les couturiers ?
Balenciaga est sans aucun doute l’un des couturiers qui aura le plus bouleversé les codes. Il est impensable de l’oublier tant sa vision de la femme et des lignes a modifié la manière dont nous avons traversé les années. D’ailleurs, dans le monde fermé de la Haute couture, tous les grands couturiers l’admirent et personne ne s’en cache. Il est qualifié de « maître à tous » par Christian Dior ou encore de « seul vrai couturier » par Coco Chanel.
Ses constantes expérimentations et sa vision innovante des volumes lui auront permis de se distinguer des autres couturiers avec une touche sculpturale. Chaque année, c’est avec un immense bonheur que nous redécouvrons l’essence même de Cristobal Balenciaga lors de ses défilés. Que nous réserve la maison pour les années à venir ? Nous avons hâte de le découvrir !